Les retranchées

Quel étrange roman que ces "Retranchées" !
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Et là, je sèche ! Une fois n'est pas coutume, je suis atteinte du syndrome de la "critique" blanche ! Depuis plusieurs jours, je tourne et retourne cette première phrase dans ma tête sans parvenir à en écrire plus... Et pourtant, je l'ai aimé ce livre, vraiment ! Oh, ce ne fut pas un coup de foudre non, mais il a su me séduire au long cours, tout en douceur, jusqu'à toucher le fond de mon âme. J'ai ressenti comme une sensation de douce torpeur, insidieuse... Une ambiance poisseuse qui colle à la peau... Et surtout, j'y ai trouvé des idées qui m'ont parues tellement exactes, tellement familières!

Là où je pensais trouver une "simple" saga familiale, j'ai découvert une vraie réflexion sur les conséquences à long terme d'un deuil mal réussi. Chaque trait de caractère des personnages découle directement de cette absence initiale qui s'éternise. La mort du capitaine Vernet semble tout engloutir autour d'el...

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A la grâce des hommes

C'est malin, je suis bouleversée maintenant ! Doublement bouleversée même, parce que j'ignorais avant de lire la note de l'auteur en fin de livre, que cette histoire était réelle. Agnes Magnusdottir est la dernière condamnée à mort de l'Histoire islandaise, en 1830 (près de 150 ans avant "notre" pull-over rouge français !)

Hannah Kent, l’australienne, a réalisé ici un titanesque travail d'investigation tant au sujet des meurtres d'Illugastadir que sur la vie quotidienne des fermiers Islandais du XIXe siècle. Elle aurait pu tomber dans l’excès en écrivant une description factuelle et dénuée d'âme, mais à l'inverse elle a su donner vie à son roman. Son style tout en finesse m'a particulièrement touchée. Les caractères notamment, décrits par petites touches, à la manière d'un tableau impressionniste, sont criants de vérité.
Le récit d'Agnes est poignant, alternant les phases sombres et les phases lumineuses, à l'image des saisons islandaises. La solitude, ...

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Au revoir là-haut

Eh bé, j'm'attendais pas à ça !!!

J'attendais du poignant, j'ai trouvé du burlesque. J'attendais la guerre, j'ai trouvé l'après-guerre. J’attendais des héros, j’ai trouvé des losers !!! Mais je n'ai pas été déçue (même si je pense que ce roman ne mérite pas les critiques dithyrambiques dont il fait l'objet), j’ai passé un bon moment de lecture.
Si le style n'a rien d'extraordinaire, il est fluide et agréable. Les destins se croisent et s’entremêlent comme dans un bon polar. Une dizaine de pages avant la fin, je ne voyais toujours pas comment l'auteur allait se sortir de ce bourbier, et je dois admettre qu'il ne s'en est pas trop mal tiré, même si j'aurais aimé une fin un peu moins morale. Je l'aimais bien moi, l'horrible Pradelle, peut-être même plus que je gentil Albert ! Je suis sûre qu'en grattant un peu (bon OK, il aurait peut-être fallut aller ju...

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Kinderzimmer

Kinderzimmer, la chambre des bébés. Un titre trompeur - et une couverture trompeuse aussi ! Sérieusement, d'où peut-bien sortir l'esprit dérangé qui a pondu cette illustration ?!(1)

Mais reprenons. Un titre, disais-je, insolemment trompeur, pour un roman incisif, coup de poing, qui fait mal à l'âme. Le style narratif est dépouillé. Les phrases courtes, souvent redondantes retranscrivent le rythme lancinant du camp, les sentiments qui s'engourdissent, se répètent, disparaissent pour revenir de plus belle, en une marée macabre. Incompréhension, peur, espoir, fatalisme... Tout comme les partitions de Mila transmettent des messages, les mots de Valentine chantent des sensations.

Plus qu'un roman à vrai dire, elle nous livre sans exagération, ni fausse pudeur, un véritable témoignage. Certains l'ont trouvé trash, il m'a paru vivant. Les descriptions acerbes des odeurs et des douleurs ramènent à la...

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Un c½ur fier

J'ai adoré la Pearl Buck "chinoise" durant mon adolescence, et je découvre aujourd'hui avec non moins de plaisir la Pearl Buck "américaine". A mon sens, si un prix Nobel a été mérité, c'est bien le sien ! Avec quel talent, quelle sensibilité, quelle justesse elle sait décrire la Femme, les Femmes !

Ce livre a résonné en moi comme les battements de mon c½ur. Je me suis coulée tellement naturellement dans la vie de Susan que j'ai partagé ses joies et ses douleurs, jusqu'à respirer son humeur dans mon quotidien. J'ai aimé et pleuré avec elle, comme elle...

Comme Susan, je me sens souvent incomprise, à l'écart de ce monde. Comme elle, je veux tout, mais je n'ai ni son optimisme à toute épreuve, ni sa simplicité d'âme, et encore moins son talent. Susan - et certainement aussi Pearl Buck, car on sent une forte inspiration autobiographique au travers de ce roman - représente mon idéal féminin. Douce et forte, sincèrement gentille, indépendante et fière, elle a pourtant un gra...

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La part de l'autre

On m'en avait dit tant de bien que c'est confiante que je me suis engagée dans ce bouquin. Quelle erreur !

Si j'ai été séduite par l'idée de l'uchronie, j'ai été très déçue par la façon extrêmement simpliste de la traiter. Quant au coup de l'hypnotiseur, il m'a carrément blessée par sa façon de dédouaner Hitler de ses actes : "C'est pas sa faute en fait, c'est le docteur qui lui a implanté une idée bancale dans le cerveau !"

Au final, j'ai eu plus souvent l'impression de lire un documentaire sur la sexualité qu'une réflexion intéressante sur ce qu'aurait pu être notre siècle.

La voleuse de livres

Attention : coup de c½ur !

Et pourtant, c'est avec beaucoup de méfiance que j'ai abordé la voleuse de livres. J'avais peur d'être, comme trop souvent, déçue par un livre aux critiques dithyrambiques. Et puis bon, cette jolie couverture me faisait de l'½il depuis longtemps sur l'étalage de ma librairie, alors un jour j'ai craqué et... dès les premières pages ce fut le coup de foudre !

Comment décrire un livre aussi peu ordinaire ? Une mise en page hors du commun, qui peut sembler déroutante mais qui apporte un vent de fraîcheur à un sujet si lourd. Un style original avec des apartés tout en finesse, un chapitrage original et même quelques passages "manuscrits". Une histoire d'histoires, sur fond d'Histoire, poétique et touchante, tragique et pleine d'espoir... Et surtout, une narratrice pour le moins inattendue ! Avec une telle conteuse, je m'attendais à un li...

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La stratégie Ender

Encore une fois je suis déçue par de la Science Fiction, décidément je crois que ce genre n'est pas fait pour moi.

Comment, en partant d'une idée si intéressante, l'auteur a-t-il réussi à rédiger un texte aussi insipide ???

Plutôt que de gâcher de l'encre à décrire des stratégies militaires soit disant incroyables (ah, bon, si vous le dites) pendant des pages et des pages, il aurait mieux fait d'approfondir les questions philosophiques et psychologiques soulevées par son sujet. Est-il légitime de faire reposer l'avenir de l'humanité sur les épaules d'un enfant ? Manipuler un être humain pour le faire atteindre un objectif qu'il ignore est-il un comportement digne de l'humanité que l'on souhaite sauver ? Peut-on détruire des vies pour en sauver d'autres ? De quelles façons le fait de tuer affecte-t-il l'esprit humain ? (vous avez 4 heures)

J'ai trouvé la psychologie des personnages "secondaires" ...

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Gatsby le magnifique

Je crois que je suis magnifiquement passée à côté du Grand Gatsby !

Pourtant l'histoire est bien construite et le style agréable, le contexte historique attrayant et la chute bien ficelée, quoi que prévisible. Cette plongée au c½ur des années folles avait sur le papier tout pour me plaire et malgré tout, je m'y suis profondément ennuyée. C'est une sensation étrange que de n'avoir pas été touchée par un roman alors qu'on s'attendait à être transpercée. Et d'autant plus quand on ne sait pas précisément pourquoi.

Je ne regrette tout de même pas ma lecture, un classique est un classique, et j'aime lire des classiques.

Au guet !

Avant de commencer, je dois vous confesser 2 choses :
    1.  Je n'aime pas la Science-Fiction
    2.  J'adore Terry Pratchett !

Je sais, c'est contradictoire. Mais que voulez-vous, il paraît que la contradiction fait partie du patrimoine génétique féminin (au même titre que la capacité à réaliser plusieurs taches simultanément ou celle de ne pas tourner de l'½il devant la couche pleine d'un nourrisson... encore que pour cette dernière assertion je ne sois pas certaine !)

Donc pour en revenir à nos drag... pardon, à nos moutons, malgré mon goût immodéré pour la littérature classique, je conviens volontiers que l'univers du Disque-Monde est complètement addictif. Et (une fois n'est pas coutume) le travail des traducteurs de cette série est tout simplement génial. Si ce n'est par leur humour tellement anglais que nul ne pourrait le confondre, on pourrait presque croire en lisant ces romans en VF que c'est leur langue ...

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