Encore une fois Sorj Chalandon m'a cueillie. Émue. Surprise. Amusée. Bouleversée. Encore une fois il est entré dans ma tête pour y dénicher mes mots, mes émotions. Pour me trouver moi. Ce n'est pas pour rien que je lui ai décerné le titre officiel de "mon auteur préféré au monde" !

Avec sa bienveillance coutumière, avec ses mots magiques, il donne la parole à quatre femmes blessées. Doublement blessées, par la maladie et le manque d'enfant. L'utérus et le sein. Ces deux organes qui nous font Femme. Qui nous font Mère. Mais comment rester une femme lorsqu'on n'est plus mère ? Grâce à l'amitié qui déplace des montagnes, la solidarité qui ressuscite. Et la vie, qui toujours trouve son chemin.

Une fable intime et vivante, placée sous le signe de l'oxymore – le titre qui en est un beau, mais pas seulement. Tout le récit en est truffé : des malades éclatantes, un groupe solitaire, une timide solaire, un braquage bienfaiteur. Une ombre lumineuse.

Et même si on est loin d'un Quatrième mur ou d'un Retour à Kyllibegs, Une joie féroce est un très bon roman, débordant de sens et d'essence. Et moi, j'ai juste envie de dire, encore et comme toujours : « Merci Sorj » !