Les Grandes Espérances

(Charles Dickens)

  Ma note : 16/20

  • Littérature Classique
  • Bibli

    5 citations dans ma p'tite bibli


    Comme tout le monde – ou presque – j'ai tâté du Charles Dickens dans ma jeunesse. Oliver Twist, David Copperfield ou encore ce cher Scrooge, si leurs aventures sont indéniablement originales je n'avais jamais vraiment accroché au style. Peut-être étais-je trop jeune, peut-être n'avais-je pas essayé les bons romans. Toujours est-il qu'au vu de l'immensité de l'univers livresque qui s'offrait à moi, j'avais abandonné Charly vers l'âge de 12 ans. Mais voilà qu'il y a quelques temps, j'ai découvert Jasper Fforde, un ovni d'auteur qui m'a littéralement engloutie dans son monde extraordinaire où réel et littérature classique s’entremêlent. Oui mais voilà, Fforde il est anglais ; et moi, même si je ne suis pas novice en matière de littérature britannique, j'ai encore bon nombre de lacunes. Alors quand dans le deuxième volet de sa série, un des personnages des Grandes Espérances s'est mis à prendre une place prépondérante, je me suis dit qu'il était de mon devoir de remédier à mon ignorance, et je me suis lancée dans la lecture de ce pavé. Et bien m'en a pris : j'ai totalement changé d'avis sur Charles Dickens !

    Les Grandes Espérances, ce sont celles de Philip Pirrip, Pip pour les intimes, orphelin élevé "à la cuiller" par une s½ur acariâtre. Peu enclin aux études et issu d'un milieu modeste, son avenir de forgeron semblait tout tracé jusqu'à l'entrée en scène d'un mystérieux bienfaiteur qui, par l'intermédiaire d'une rente considérable et d'un avocat qui ne l'est pas moins, lui permettra de pénétrer dans la bonne société londonienne. Mais à quel prix ?

    Mi-roman initiatique, mi-conte philosophique, mi-fable humoristique (oui je sais, ça fait 3 moitiés, mais on n'est plus à ça près avec de si grandes espérances !), servi par un style subtil et fluide, ce roman nous promène entre bonhomie rurale et agitation citadine, de cachots lugubres en diners mondains. La palette de personnages créée par Dickens est éblouissante. Ni bons ni mauvais, ils sont aussi bien bourrés de défauts que de qualités. Et malgré leur nombre imposant, tous s'insèrent parfaitement dans le récit, comme les pièces éparpillées d'un puzzle qui finissent par former une ½uvre magistrale. J'ai un coup de c½ur particulier pour Joe, le beau-frère de Pip, colosse au c½ur d'enfant, d'une gentillesse à toute épreuve, et loin d'être si sot qu'on pourrait le croire. Un régal !

    Certes, il y a bien quelques passages un peu soporifiques, mais l'ensemble est d'une telle richesse qu'on pardonnera volontiers deux ou trois bâillements. Plusieurs niveaux de lecture rendent à mon avis ce roman accessible à tous. Les plus jeunes pourront se délecter simplement des aventures rocambolesques de Pip, mais d'autres pourront – comme je l'ai fait – se passionner pour l'étude comportementaliste qui s'y cache. Les interactions entre toutes les personnalités forment une immense toile d'araignée aux conséquences parfois lointaines. Ainsi par exemple le passé de Miss Havisham la fait agir sur Estella qui influence Pip dans ses choix, ce qui le mène à peser sur la vie d'Herbert qui... En un mot, tous sont liés ; chaque choix fait par l'un influencera les autres, parfois des années plus tard.

    Que dire pour conclure, mis à part que j'ai adoré redécouvrir Dickens, et que désormais il ne risque pas de retomber dans les profondeurs de ma PAL ! Prochain objectif, Martin Chuzzlewit...


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