The girl in the red coat

(Kate Hamer)

  Ma note : 14/20

  • Roman Contemporain
  • Papier

    1 citation dans ma p'tite bibli


    Wow ! Ce bouquin est juste... breathtaking ! Palpitant, choquant, déconcertant ! La couverture, avec son affichette "MISSING : Carmel Walkfield, 8 years old girl, last seen wearing a red coat..."  (1) pourrait laisser croire à un roman policier. Mais on en est loin, très loin. Pour tout dire, "The girl in the red coat" c'est même l'exact opposé d'un roman policier. Certes tout part d'un crime, mais au lieu de se consacrer à sa résolution, Kate Hamer s'attache à la (sur)vie des principales intéressées, en se glissant tour à tour dans la peau de la mère et de la fille. Le lecteur qui en sait donc plus que chacune d'elles, sent son sang se glacer au fil des pages.

    C½urs de mamans sensibles s'abstenir !

    Le pire cauchemar pour une maman, c'est de ne pas savoir. D'ignorer où se trouve son enfant, s'il va bien, s'il est même en vie. Et ce cauchemar qui s'éternise, nous allons le vivre aux côtés de Beth. On perçoit dans son attente interminable les différentes étapes du chagrin, presque comme un deuil avec la négation, la colère, l'acceptation et enfin la fragile reconstruction. J'ai tellement projeté mes enfants en Carmel, je me suis tellement identifiée à Beth que je crois avoir souffert autant qu'elle – mais heureusement moins longtemps ! Son implacable décompte des jours m'a tordu les tripes. J'étais partagée entre jeter ce livre très loin pour ne plus souffrir, et le dévorer éperdument pour être enfin soulagée. Et pourtant, j'avais des nouvelles de Carmel, moi ! En réalité, je crois que je n'ai pas la moindre idée de la torture que ça doit être de perdre son enfant ainsi. Ou plutôt, je n'ose pas l'imaginer.

    Petit chaperon rouge des temps modernes

    Si les chapitres de Beth sont surtout axés sur son ressenti, ceux de Carmel en revanche sont excessivement factuels. Comme si les émotions d'une si petite fille avaient été littéralement balayées par le traumatisme. On la suit au cours de son aventure, telle un petit chaperon rouge des temps modernes, rêveuse et généreuse. Avec la naïveté propre à son âge, elle fait bravement face aux mensonges dont elle est nourrie en luttant obstinément pour conserver son identité. Ses graffitis éparpillés de par le monde, sa fascination pour la couleur rouge... Carmel c'est elle, elle est Carmel.

    Teinté de mysticisme

    Kate Hamer est une conteuse incroyable qui a su rendre palpable la force de l'amour unissant ses deux héroïnes. Même séparées, même sans plus d'espoir, leur lien mère-fille reste inébranlable, à jamais inscrit au plus profond d'elles. Et bien que la nuance mystique qui flotte autour de Carmel soit loin d'être ma tasse de thé, ce récit a su m'émouvoir comme peu l'ont fait. Je regrette juste la fin un peu abrupte ; j'aurais aimé un ou deux chapitre s'attardant sur la psychologie de l'Après. Sans aller jusqu'à le classer dans mes coups de c½ur, je dirais que ce roman vaut la peine qu'on s'y attarde.


    (1) "DISPARUE : Carmel Walkfield, 8 ans, vue pour la dernière fois vêtue d'un manteau rouge..."


    Laisser un Commentaire

    Pour éviter les abus, les commentaires ne sont visibles qu'après modération. Promis, je fais au plus vite ;)