Yeruldelgger

(Ian Manook)

  Ma note : 16/20

  • Policier / Thriller
  • Ebook, Bibli

    1 citation dans ma p'tite bibli


    On connaissait les policiers anglais, propres et distingués, les polars américains, noirs et violent, les policiers nordiques, intellectuels et sombres... il faudra maintenant compter avec la force brute et chamanique des polars mongols !

    Certes, l'auteur est français, mais on ressent au travers des 500 pages de ce magnifique premier roman tout l'amour qu'il porte à la Mongolie. Des steppes désertiques peuplées de fiers nomades aux quartiers louches d'Oulan-Bator en passant par un monastère Shaolin, ce polar à plusieurs niveaux nous fait voyager au c½ur d'une contrée sauvage, tiraillée entre modernité et traditions, entre science et chamanisme.

    Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen – littéralement "Cadeau d'Abondance de la famille de la Chienne au Visage Sale" (ouais hein, les noms mongols ça en jette un peu quand même !) est un policier hors pair mais un homme détruit. Ayant tout perdu quelques années auparavant, il n'a plus rien à perdre, et ça fait de lui un flic redoutable et impétueux, un vrai régal pour le lecteur. Ses acolytes ne sont pas en reste non plus. On notera la présence de femmes de tête qui font du bien dans un univers brutal qui aurait pu sentir un peu trop la testostérone. Entre Solongo la légiste altière défenseur des traditions, Oyun la fliquette qui n'a pas froid aux yeux malgré sa jolie frimousse, Saraa la jeune rebelle, et même Colette, les femmes sont loin d'être de faibles innocentes à protéger.

    On rencontre également, en vrac et dans le désordre, un petit C½ur d'Acier futé et dégourdi, des SDF vivants dans les canalisations de la ville, des sandalettes Hello Kitty, un groupuscule néo-nazi, des coréens arrogants en quad, des marmottes cuites de l'intérieur, des portes de yourtes auxquelles il ne faut pas frapper et surtout des litres et des litres de thé salé au beurre. A cela se rajoutent de petits détails amusants qui rafraichissent le roman, comme la présence incongrue au fil des pages d'Horatio Caine des Experts Miami ou le chapitrage original qui fait un peu penser à la scénarisation de la série NCIS.

    Sans entrer dans le détail des enquêtes, on peut dire que même si les découvertes s'enchaînent un peu trop facilement, dans l'ensemble l'intrigue est bien conçue et, si l'identité de celui qui tire les ficelles est assez rapidement évidente, la trame n'est pas cousue de fil blanc. Un peu comme dans un Colombo, l'intérêt n'est pas de découvrir les méchants mais bien de voir comment les héros vont arriver jusqu'à lui.

    Le décor, l'intrigue, les personnages, ce roman a vraiment tout d'un grand. Sans aller jusqu'à parler de coup de c½ur, il aura été une vraie belle surprise pour moi, et j'attends avec impatience de découvrir Les temps sauvages, le second volet des aventures de l'inspecteur Yeruldelgger !


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