Mes citations

Je pourrais faire ça pour eux. Ça aurait du sens. Leur montrer qu'on peut se battre. Lutter pour devenir meilleur. Qu'on n'est pas prédestinés. Que le travail peut mener à la récompense. Je pourrais avoir ce rôle. Sauf que moi je voudrais être à leur place. Moi aussi je voudrais être là-haut, à regarder quelqu'un le faire pour moi.

Elle m'a trouvé moi. Assez éduqué pour échanger trois mots. Assez joli pour être désirable. Trop marqué cependant pour devenir intime. Trop sauvage pour être apprivoisé à long terme. Trop peu désireux de vivre.

L’ennui, c’est de la gestion. Ça se construit. Ça se stimule. Il faut un certain sens de la mesure. On a trouvé la parade, on s’amuse à se faire chier. On désamorce. Ça nous arrive d’être frustrés, mais l’essentiel pour nous c’est de rester à notre place. Parce que de là où on est on n’en risque pas de tomber.

En fin de compte, nous allons pouvoir mettre sur pied notre Programme Principal.
— Et qui consiste en... ?
— Posséder... Tout !
— Dans un monde à courte vue, dont le Présent est amoindri ?
— Bien sûr ! Avec une masse docile qui s'adonne au culte du moi et ne recherche que la gratification immédiate, il y a matière à fourguer une flopée de saloperies inutiles en tant que « dernier truc qu'il faut avoir »

Précision annexe, bien qu'essentielle
De la même manière que les Noirs américains se sont approprié le dégueulasse vocable « nigger » ou « nigga » (dans le cadre mixte de « l'ironie de la vie est parfois bien ironique », et de « Fais d'un piège une forteresse ») et acceptent moyen bien que les pas noirs l'emploient, je m'autorise le droit de parler « mal » de moi et des autres, toutes les autres, si ça me chante.

Je revendique « salope » et « pute » et « garce » et ça m'irrite quand les hommes le font.

J'ai l'intuition que les chansons nous attendent. J'ai toujours aimé Comment te dire adieu. Il aura fallu R. et sa fugue finale, sans annonce, sans explication, mais blindée de fausseté, pour que je l'entende. La chanson m'attendait, les chansons nous attendent tous.

La rivalité entre les hommes ça n'en finit pas, ne seraient-ils plus que deux sur terre qu'il y en aurait toujours assez pour rivaliser.

— Pas question qu'après nos hommes, on nous vole nos moutons, pas question qu'ils aillent nourrir des soldats pour leur donner la force de se faire tuer...

C'est par l'esprit qu'un homme se rapproche au plus près d'une femme, en faisant ce chemin qui va de l'égoïsme à la compréhension.

Il fallait que, dans le coeur de celle qui l'épouserait, l'amour et la haine puisse coexister, afin que, lorsque la haine monterait, elle ne tuât pas l'amour et que lorsque l'amour l'envahirait, il ne détruisît pas la haine afin qu'elle conservât sa défense.

[...] les femmes, plus que les hommes, sont capables de tuer et d'accomplir de dures besognes. Elles perdent leur sang chaque mois et le répandent abondamment lorsqu’elles donnent la vie et, à cause de cela, le sang ne les effraie pas. Mais l'homme sait, lorsqu'il répand son sang que c'est sa vie même qui s'en va, aussi est-il plus impressionnable.

La femme est la racine, l'homme est l'arbre. Et l'arbre ne peut s'élever que si les racines sont fortes.

Le peuple de Genève, en consacrant cet édifice aux études supérieures, rend hommage aux bienfaits de l'instruction, garantie fondamentale de ses libertés.

Il ne savait plus où il en était : les règles n'étaient plus les mêmes. Il éprouvait aussi une certaine ranc½ur. Les femmes voulaient changer la donne et s'attendaient à ce qu'il connaisse les nouveaux codes sans les lui avoir expliqués. Il était sensé l'accepter sans avoir son mot à dire.

Il était impossible de prouver que quelqu'un n'était pas communiste. De toute façon, la vérité n'avait guère d'importance : la calomnie elle-même pouvait être mortelle. Comme l'accusation de sorcellerie au Moyen-Âge, c'était une manière redoutablement efficace d'attiser la haine des ignorants et des imbéciles.

Les Américains parlaient des électeurs comme les Russes de Staline : il fallait leur céder, qu'ils aient tort ou raison.

Pourvu qu’on ne soit pas en manque, la solitude peut être en soi un plaisir fort.

Sauver les jeunes du sexe, telle est l'éternelle histoire de l'Amérique. Sauf qu'il est toujours trop tard, puisqu'ils sont déjà nés.

Figure-toi la vieillesse en ces termes : tu risques ta vie au quotidien. Tu n'échappes pas à la conscience de ce qui t'attend à brève échéance, ce silence qui va t'entourer pour toujours. A part ça, c'est pareil. A part ça, on est immortel, tant qu'on est vivant.

Qu'est-ce que c'est, grandir ? Faire des choix, en tirer les conséquences ? Qu'est-ce que c'est, vieillir ? Comprendre que c'était que des choix.