Geisha

(Arthur Golden)

  Ma note : 16/20

  • Roman Contemporain
  • Papier


    J'ai longtemps repoussé cette lecture. Moi, l'amoureuse du Japon, qui y ai même passé mon voyage de noces, j'avais tellement peur d'être déçue par un roman américain, par un style ne se prêtant pas à la délicatesse du monde des fleurs et des saules. Mais quand j'ai finalement sauté le pas, j'ai été tout simplement transportée à Gion. Je suis devenue Chiyo, timide mais déterminée, j'ai détesté Hatsumomo avec elle, j'ai angoissé face à Mère et Granny, j'ai prié pour croiser le "Chairman" au détour d'une rue... Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce roman ! Je ne me suis ennuyée à aucun moment, au contraire, arriver au boulot le matin était devenu un vrai supplice dans la mesure où cela signifiait devoir fermer mon livre pour au moins 4h (oui j'ai même profité de mes pauses déjeuner pour avancer !!!)

    Arthur Golden nous offre un récit étonnant de détails sur la vie des Geishas, sur leurs codes et leurs traditions, mais aussi sur le Japon des années 30 et 40. Avec nos yeux d'européens, quel contraste de vivre la seconde guerre mondiale du côté des ennemis ! Ce contraste m'a d'ailleurs un peu fait penser à « Autant en emporte le vent », on pourrait même retrouver un (tout petit) peu de Scarlett dans la détermination de Sayrui ! Mais la comparaison s'arrête ici !

    Pour faire simple, ce roman m'a offert exactement ce que j'attendais de lui. De l'émotion, de la poésie, dans un style presque japonnais. Des descriptions si précises que j'ai vu les kimonos flamboyer devant mes yeux. Un moment de bonheur que je recommande sans hésiter !

    J'ai tout de même 2 points négatifs à souligner :

    1/ La traduction en VF.
    J'ai lu ce livre en anglais. Je lis autant que possible les romans anglophones en VO, mais j'avoue que parfois je perds un peu de nuances donc quand j'en ai la possibilité, je relis en français les quelques passages qui m'ont déroutée. Mais ici j'ai été terriblement déçue par la VF, je l'ai trouvée très fade, sans finesse ni nuances, et pour un livre traitant de "personnes pratiquant les arts" c'est quand même désolant ! En bref, j'ai eu l'impression de lire des extraits de la rédaction d'un enfant de 12 ans (je parle uniquement du style bien sûr). Finalement, je suis sûre que je n'aurais pas autant apprécié l’œuvre si je l'avais lue en VF.

    2/ Le film !
    Autant j'ai aimé le roman, autant le film, que je viens de regarder, m'a fait bondir. Il aurait pu s'intituler "Comment dénaturer un chef-d’œuvre en 1 leçon" tellement je n'y ai pas retrouvé l'esprit du livre. La première moitié encore est à peu près fidèle au scénario, mais la seconde est tellement Hollywoodienne, tellement loin du récit original tout en finesse nippone que j'ai vraiment du me forcer pour aller au bout. Un film à oublier !


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