A la grâce des hommes
Ma note : 19/20
Ebook
Conseillé par Babelio
C'est malin, je suis bouleversée maintenant ! Doublement bouleversée même, parce que j'ignorais avant de lire la note de l'auteur en fin de livre, que cette histoire était réelle. Agnes Magnusdottir est la dernière condamnée à mort de l'Histoire islandaise, en 1830 (près de 150 ans avant "notre" pull-over rouge français !)
Hannah Kent, l’australienne, a réalisé ici un titanesque travail d'investigation tant au sujet des meurtres d'Illugastadir que sur la vie quotidienne des fermiers Islandais du XIXe siècle. Elle aurait pu tomber dans l’excès en écrivant une description factuelle et dénuée d'âme, mais à l'inverse elle a su donner vie à son roman. Son style tout en finesse m'a particulièrement touchée. Les caractères notamment, décrits par petites touches, à la manière d'un tableau impressionniste, sont criants de vérité.
Le récit d'Agnes est poignant, alternant les phases sombres et les phases lumineuses, à l'image des saisons islandaises. La solitude, les plaisirs simples, la peur, la passion, l'espoir, la colère... battements de c½ur qui rythment le roman, l'entrainant vers sa fin redoutée. Mais Hannah Kent prend son temps, elle nous laisse nous imprégner, nous installer. Au fil des mots, on devient un habitant de Kornsá. Face aux derniers paragraphes pourtant, les doigts refusent obstinément de continuer leur travail, tourner une page demande de plus en plus de volonté, comme un écho au corps d'Agnes qui ne la soutient plus... Et soudain, la fin, abrupte. Et le silence.
Ce récit magistral, sans suivre tout à fait la même trame, m'a beaucoup fait penser au film "La veuve De Saint Pierre" qui m'avait tant fait pleurer jeune fille, et qui s'inspire également d'une histoire vraie.
A la grâce des hommes, mon premier gros coup de c½ur de l'année !
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